UN NOUVEAU CONTINENT POUR LE PARIS-DAKAR
Depuis 1979, l’épreuve consistait plutôt en une course purement commerciale où les pays étaient prêts à investir une somme considérable pour accueillir le Dakar, avec l’objectif de bénéficier de l’attention des médias et de la réputation internationale de l'événement.
Il y a eu un moment dans lequel le continent africain est devenu dangereux et, pour la première fois, l’organisation a pris la décision radicale de changer d’emplacement pour s'installer en Amérique du Sud. Après avoir annulé l'édition 2008 en Afrique pour des raisons de sécurité, l’édition 2009 a eu lieu en Amérique du Sud, une course avec départ et arrivée à Buenos Aires. C’était la première fois que le Dakar changeait de continent et de scénario, en raison de l’importance de la sécurité et la rentabilité de l’épreuve.
La course s’est ensuite déroulée dans des différents pays du Cône Sud. Ils ont compris que la performance publicitaire et marketing de l'événement était l’opportunité idéale pour se classer sur la carte mondiale du sport et acquérir du prestige et de la visibilité internationale.
Mais en 2018, le Pérou reste le seul scénario de cette grande aventure du monde automobile. Les pays voisins ont arrêté d’investir des millions dans une épreuve sportive de caractéristiques telles que l’aventure ou la technologie appliquée au monde de la mobilité, puisque les résultats n'étaient pas toujours ceux escomptés.
L'initiative de changer le scénario, le continent et l'emplacement est née et l'Arabie Saoudite a pris le relais pour mener à bien ce deuxième changement de continent pour le Dakar.
Du point de vue du marketing sportif et de la communication, il s’agit, bien évidemment, d’une action qui, d’un côté, permet de récupérer la relation avec les territoires africains ou du Moyen-Orient et, de l’autre côté, donne la possibilité au pays hôte de se positionner comme référent d’une discipline sportive de portée globale.
Au fond, tout fait partie d’une stratégie visant à obtenir une image spécifique sur la scène mondiale comme siège d’un événement sportif unique, reconnu par sa tradition et son prestige.
Il est évident que l’Arabie Saoudite a l’intention de faire comme le Qatar avec son Grand Prix de MotoGP, son Tour cycliste ou le Tournoi de tennis. Il s’agit d’une question de positionnement et d’image globale utilisée par le pays comme outil et, dans ce cas, l’organisateur voit la réputation du continent sud-américain tomber non seulement en ce qui concerne la diffusion, mais aussi par rapport aux investisseurs étrangers qui veulent être placés à l'épicentre de la communication sportive mondiale pendant la course.
Le trentième pays qui ouvrira ses portes au Dakar offrira un itinéraire intéressant et très exigeant par rapport au pilotage et à la navigation, mais au-delà de cela, un nouveau scénario qui vise à se projeter sur la scène mondiale avec un événement de grand prestige.